Paysages

1970 à 1985

La Wallonie, enchantée ou désenchantée, est la principale source d'inspiration des oeuvres de Guy Horenbach. Il en résulte des paysages urbains ou naturels, sincères et sans idéalisation. L'arbre, dessiné par des traits noirs, est au centre des préoccupations.

Une esthétique du paysage

Les paysages de Guy Horenbach sont sans doute ses œuvres les plus (re)connues. Ils peuvent être urbains ou ruraux, automnaux ou hivernaux.

On peut les identifier grâce à leurs arbres dépouillés et nus, débarrassés de toute vie ou fioriture, qui se dressent fièrement devant quelques maisons abandonnées ou effritées, dans un style réaliste aux couleurs éteintes, mais raffinées. Pas de présence humaine, mais des traces de vie silencieuses, discrètes, effacées.

Ecoles liégeoise et verviétoise

On peut sans nul doute faire un lien entre les tableaux de Guy Horenbach et l'école liégeoise du paysage, un courant post-impressionniste promu par Jacques Goijen et baptisé par le critique Jules Bosman.

Cette dernière peut se reconnaître par une sensibilité commune envers la nature qui démarre à la fin du 19ième siècle et recouvre diverses mouvances en Wallonie tout au long du 20ième siècle: liégeoise, spadoise, hutoise, et même ardennaise ou campinoise.

On peut également rapprocher Guy Horenbach de l'école intimiste verviétoise que l'on peut définir comme un « art  sobre et nuancé, empreint d’une discrétion paisible et secrète, art d’étude, de goût et d’équilibre, profondément consciencieux et méditatif, art intérieur qui ne demande rien à l’éclat des virtuosités superficielles, mais qui cherche à pénétrer l’essence, l’âme des choses. » Pierre Stellan

Les arbres, au cœur de son engagement artistique

A la même époque, il réalise également des natures mortes, qui montrent un même intérêt pour les sujets modestes, empreints de finesse et de mélancolie.

Mais l'arbre reste malgré tout son sujet de prédilection. Il n'a pas fait que les représenter ; il a aussi, durant toute sa vie, été un fervent écologiste, défenseur des arbres dans sa région, luttant contre leur abattage s'il n'était pas absolument nécessaire. Il a sillonné la Province de Liège et la Lozère en France, où il partait chaque été, pour les observer, les admirer, les photographier et s'en inspirer.

Stéphane Rey, 1985

Il a choisi d'évoquer des maisons villageoises ou de banlieue, le plus souvent vues par l'arrière, côté jardin. Elles sont entourées de quelques arbres, nus de préférence, dans le froid des matins d'hiver.

Cela pourrait être banal, encore que le métier soit précis, quasi hyperréaliste. Mais il y a là une telle qualité d'atmosphère, un art si consommé de la lumière lorsqu'elle cherche à percer une légère brume, un don si évident du silence, du secret, du mystère des choses pressenties, que l'on doit faire à Guy Horenbach bien plus qu'un succès d'estime.

C'est incontestablement une révélation et par la probité exceptionnelle de sa démarche et par le fantastique discret et efficace qui s'en dégage.