Biographie

Guy Horenbach

Après ses premiers pas dans une existence marquée par la guerre et le décès de son frère, Guy Horenbach se lance dans la peinture, avec un enthousiasme qui ne s'est jamais démenti. Professeur à l'Institut Saint-Luc, il installe également un atelier dans sa maison où il travaille inlassablement en solitaire.

Héritage familial

Guy Horenbach (1939-2023) est un peintre liégeois qui a vécu son enfance à Grivegnée, près de Liège.

Né en 1939, il comprend très vite les horreurs de la guerre et vit dans la cave avec sa famille. Les vacances à Dolembreux rythment son enfance et lui laissent des souvenirs impérissables de bonheur. Son père architecte, rentré blessé de la guerre, est aussi dessinateur industriel et sa mère s’occupe de ses 4 enfants, dont l’un, André, deviendra bijoutier et un second, Albert, créateur du restaurant Le Coq aux champs à Soheit-Tinlot. Quant à sa soeur aînée, Jeanine, elle restaure des maisons anciennes pour y vivre ou en faire des gîtes.

Son père rêve pour son fils d’une carrière dans le bâtiment comme lui et l’inscrit à l'Institut St Luc de Liège. Le tempérament complexe de Guy, hypersensible, souvent révolté, se forge petit à petit. Entre flots de paroles et silences, entre travail acharné, sorties culturelles et franches rigolades, il se fabrique une vie pleine de contrastes.

Premiers pas artistiques

En cours de route, de sa propre initiative, il change d’option et s’oriente vers la peinture. Il va alors côtoyer à l’Institut Saint-Luc ou dans de nombreux espaces culturels (dont l’Emulation à Liège) des professeurs d'arts plastiques et/ou des artistes qui vont, avec lui, participer à diverses expositions et débattre de questions artistiques (entre autres Jean Julemont qui sera son professeur, Jean Rocour, Pierre Deuse, Jean Dechêne...).

Son frère André, gravement malade depuis sa naissance, meurt en 1957 et il en est profondément affecté. Guy Horenbach gardera toute sa vie une angoisse de la mort.

En 1960, il reçoit la bourse Darchis, ce qui lui vaut un séjour de 6 mois et une exposition à Rome, dont il rentre marqué à jamais.

Il rencontre à son retour en 1963 sa future femme Gigi dont il aura une fille, Sophie, en 1965.

Entre enseignement, art et collections

Il devient ensuite lui-même professeur de dessin et de peinture à l’Institut St Luc de Liège. A partir de ce moment-là, il travaille sans relâche et va exposer de plus en plus régulièrement.

C'est aussi l'époque où il collectionne l’art africain, et toute une panoplie d’objets : montres anciennes, squelettes, boîtes en fer, bouteilles, poupées, masques, marionnettes, fétiches, sculptures, instruments divers, céramiques, kilims…

Sa maison est sans doute son œuvre principale, une sorte d’installation ou de cabinet de curiosités à plusieurs étages.

Des émerveillements multiples et variés

Passionné de musique classique, de musiques du monde, de chants, de photographie, de littérature, Guy Horenbach s'intéresse à de nombreuses formes artistiques.

Ses références principales sont éclectiques: Julos Beaucarne, Felix Leclerc, Georges Moustaki, Barbara, Claude Léveillée, Léo Ferré, La Callas, Arthur Masson, Gabriel Ringlet, Matthieu Ricard, Raymond Depardon, Modigliani, Jephan de Villiers, Permeke, Paul Klee, Maurice Pirenne, Octave Landuyt, Jean-Marie Poumeyrol ou encore l’artiste italien Armodio.

La nature l'enthousiasme et il se retire tous les ans un mois en Lozère (France), avec amis, famille et chien, pour faire une pause, se promener, observer la végétation, discuter et pêcher.

Il faut noter aussi un attrait particulier pour les bancs publics, chez lui, en ville ou à la campagne, qui lui permettent d'observer son milieu ou de faire des rencontres imprévues.

Amitiés et reconnaissance

Les amitiés se multiplient avec le temps, surtout dans le domaine artistique. Il a entre autres une amitié longue et sincère avec l’artiste et critique Laurent Dispas, qui écrit régulièrement les textes qui accompagnent ses œuvres.

Enfin, vers 2005, alors qu’il a justement le désir de se retirer, Guy Horenbach reçoit la visite d’un ancien étudiant , Albert Vandervelden, qui consacre sa vie à l’antiquariat (La Mésangère à Liège) et à une Fondation d’art wallon située dans son château de Fanson. Celui-ci lui propose de lui apporter son soutien, d'acheter et de prendre sous sa protection l’entièreté de ses paysages invendus des années 70/80. Il organise également en 2011 une rétrospective de son travail au Malmundarium de Malmedy et fait publier une monographie dans la foulée.

Guy Horenbach décède en 2023, à l'âge de 84 ans.