Le voyage à Rome

1962

Une aventure inoubliable, emplie de découvertes. Rome, la ville idéale pour un amoureux du beau, est le passage vers le travail en autonomie.

Un voyage formateur

Les années d'études à l'école St Luc Liège auprès du peintre Jean Julémont se terminent par un voyage à Rome qui va parfaire la formation de dessinateur et de peintre de Guy Horenbach.

Cette année passée en Italie restera pour lui un souvenir inoubliable, entre plaisirs gastronomiques, rencontres diverses, explorations techniques et découvertes culturelles.

C'est grâce à la Bourse Darchis qu'il va pouvoir vivre cette expérience. En effet, la fondation de Lambert Darchis permet aux jeunes artistes liégeois, depuis plus de trois cent ans, de vivre à Rome une aventure hors du commun en leur proposant une bourse et un logement au cœur du centre historique de Rome, dans un bâtiment de la Via Monte d'Oro. Le but est de leur offrir un terreau propice à des recherches et à la réalisation de travaux personnels. Guy Horenbach en profite pour y approfondir son art du paysage urbain et y développer une initiation à l'abstraction.

Pour la petite histoire, à l’âge de 21 ans, le liégeois Darchis, né en 1625, part pour Rome et se met au service de la curie pontificale, où il fait une carrière longue et lucrative. Sans doute marqué par les conditions difficiles rencontrées par les étrangers pour s’y loger, il institue par testament, en 1696, une fondation visant à organiser l’accueil de ses compatriotes.

Mgr Lucien de Bruyne, 1962

Exposition à Rome à la Galleria Cichi

Nous voici à la limite de l'abstrait. La décantation des empreintes qu'une observation attentive des choses lui a laissées dans l'âme, Guy Horenbach, d'une main patiente et tenace, la confie au dialogue silencieux et quasi « statique » entre la ligne constructive opérante par intermittences et la surface colorée aux résonances profondes et variées.

La limitation voulue des moyens expressifs, la simplification réfléchie de leurs interférences le mettent à l'abri de la dispersion centrifuge-si souvent en vogue dans l'art abstrait- et le portent à des agglomérats souvent imposants par leur monumentalité et leur force ascensionnelle.

Par voie de suggestion non-figurative, par des rencontres ou des profils déclenchant le souvenir, il prête à la tache de couleur l'âme intime des ruines ou des bicoques qui se soutiennent pour exister, se compénètrent pour durer, se superposent pour monter et l'amalgame de ces taches vous saisit comme la façade d'une cathédrale, dont les lueurs d'en haut, dont les reflets de temps passés caressent les sommets. Car Guy Horenbach est aussi poète : dans ces plans colorés, tels que son pinceau les module, il y a des tremblotements de l'infini ; des luminosités intérieures y révèlent la présence humaine ; diaphanéités et volatilisations y introduisent le mystère ; le transcendant indicible s'y devine.